25
Même vêtue d’un scaphandre en hazmat, Alema ne pouvait s’empêcher de paraître séductrice, voire légèrement indécente. Le modèle qu’elle avait choisi était deux tailles trop petit et il la moulait tellement qu’il semblait évident qu’elle avait laissé ses sous-vêtements – s’il jamais elle en avait – à bord du Faucon. Vaguement amusée, Leia secoua la tête en se demandant qui Alema allait bien pouvoir attirer sur cette planète déserte qui les avait happés hors de l’hyperespace.
Alema se retourna, devinant à travers la Force l’examen minutieux auquel s’adonnait Leia.
— Quelque chose ne va pas ?
— Oh, ce n’est rien. (Leia baissa les yeux en direction des hanches d’Alema.) Je me demande juste si votre scaphandre ne risque pas de se fendre.
— Seulement si je me penche en avant, dit-elle, dans un sourire.
Juun fit son apparition dans le couloir d’accès, tenant dans sa main la ceinture et le sabre laser d’Alema.
— Vous avez oublié ceci, Jedi Rar.
— Je ne pense pas que nos armes soient nécessaires, observa Leia. Le scan a démontré qu’il n’y avait aucune vie animale.
— Mieux vaut rester sur nos gardes, reprit Juun.
— Dans, ce cas, merci beaucoup, Jae. (Alema leva les bras et le laissa lui attacher sa ceinture.) Lorsque le Sullustéen aux bras courts colla son visage contre son estomac, elle sourit et ajouta : Tu es toujours si attentionné.
Affligée par l’engouement naissant du Sullustéen pour Alema, Leia confia à C-3PO le soin de lui attacher sa propre ceinture. Après une inspection minutieuse du Faucon n’ayant révélé la présence d’aucun insecte clandestin, les Solo s’étaient retrouvés contraints de porter leurs soupçons ailleurs. Leur plan consistait à éviter qu’Alema ne soit armée avant que Leia découvre si, oui ou non, elle était celle qui avait saboté le Faucon. Mais, bien évidemment, personne n’en avait informé Juun. Qui, soit dit au passage, était le second suspect.
Leia tendit à Alema quatre seaux de vingt litres, puis elle baissa la rampe d’embarquement. Un petit vent frais soufflait au-dessus de l’herbe marécageuse, véhiculant le doux parfum de fleurs sauvages. Non loin, un petit ruisseau s’écoulait avant de disparaître au cœur d’une sombre forêt de conifères.
— C’est étonnant ! Ça me rappelle Alderaan, remarqua Leia.
— Oui, c’est rempli de… nature. (Alema regarda pardessus les arbres, en direction d’une montagne dont la silhouette harmonieuse contrastait avec la brutalité des cieux, nébuleux et marbrés.) C’est vraiment l’endroit idéal pour s’écraser…
— Personne ne s’est écrasé, s’exclama Yan à travers leurs écouteurs. Et personne ne va croupir ici, non plus. Donc, si ces demoiselles voulaient bien se donner la peine de se rendre à l’unité de l’hyperpropulsion avec leurs seaux…
— C’est comme si c’était fait, dit Leia avant d’ajouter dans un souffle : espèce de Hutt.
— Oh, mais j’ai très bien entendu !
— Tu m’en vois ravie.
Lorsque Leia quitta la rampe pour fouler l’herbe, elle sentit le sol devenir tout mou et spongieux sous ses pieds. Elle écarta un peu l’herbe et découvrit que ses bottes étaient trempées.
— Il va falloir faire vite, observa-t-elle. Le sol me paraît un peu trop meuble par ici.
— Dites-moi quand vous serez prêtes, fit Yan.
Leia enfila son casque en hazmat et s’accroupit sous la coque du Faucon. Elle balaya l’herbe sous le panneau d’accès de l’unité d’hyperpropulsion, puis plaça ses seaux juste en dessous de ce qui ressemblait fort à des valves d’échappement. Ce n’est qu’après avoir fini qu’elle remarqua Alema, tranquillement agenouillée au pied de la rampe, en train de contempler un parterre de fleurs magenta.
— Alema, je vous rappelle qu’on n’a pas de temps à perdre. (Leia se demanda si la Twi’lek ne faisait pas exprès de traîner, dans l’espoir de voir le Faucon s’enfouir dans le sol marécageux.) On regardera les fleurs plus tard, si vous voulez bien.
— Désolée. (Alema se tourna dans sa direction, mais ne daigna pas se relever.) Etes-vous certaine qu’il n’y a pas d’animaux ici ? Pas d’insectes, ni d’oiseaux ou de mammifères volants ?
— Le scan n’en a révélé aucune trace, répondit Leia.
— Intéressant. (Alema cueillit l’une des fleurs et l’apporta à Leia.) Mais alors, qu’est-ce qui récolte le pollen de ces fleurs ?
Leia étudia le végétal. Sa structure était identique à celle des autres fleurs de la galaxie, avec une étamine, une anthère et du pollen.
— Excellente question, admit Leia, apparemment surprise. Je ne pensais pas trouver de véritables fleurs sur Ryloth.
La voix de Yan grésilla dans les écouteurs.
— Quand vous aurez fini de parler des fleurs et des abeilles, j’aimerais beaucoup changer ces circuits de refroidissement !
— C’est de ma faute. J’espère que vous me pardonnerez, dit Alema.
— Ça, ça reste à voir, ma belle, rétorqua Yan.
La Twi’lek empoigna ses seaux et vint les placer sous la coque du Faucon, puis elle enroula ses lekku dans son casque et l’enfila.
— Je suis prête.
Yan grogna et l’un des coins du panneau de l’hyper-propulsion commença à s’ouvrir. Du liquide de refroidissement rougeâtre et toxique se mit à couler. Leia positionna immédiatement un seau pour récolter le premier flot, puis elle plaça les autres seaux sous les valves adjacentes. Il fallut seulement une minute pour remplir le premier seau. Alema en tendit un vide à Leia et ramena l’autre à elle. Ils répétèrent cette action à quatre reprises, faisant bien attention de rassembler les seaux pleins cinq mètres plus loin, afin d’éviter de les renverser accidentellement.
Le flot finit par s’atténuer et Yan déclara :
— On a terminé. Récoltez les dernières gouttes et tout sera OK.
— Affirmatif, fit Leia avant de chuchoter dans sa barbe : pour ce que ça nous avance.
— Relax, dit Yan. Je peux réparer. Y a pas de souci.
Les dernières gouttes s’écoulèrent du panneau. Lorsqu’elles rassemblèrent les seaux, Leia fut étonnée de voir que les quelques gouttes qui étaient tombées sur le sol, s’évaporaient littéralement sous ses yeux.
— Regardez-moi ça, dit-elle.
— Le liquide tue l’herbe, observa Alema. On pouvait s’y attendre.
— Oui, mais il aurait dû détruire beaucoup plus, répliqua Leia. Vous avez vu à quelle vitesse il sèche ?
Alema haussa les épaules.
— Peut-être que l’herbe est absorbante. Elle contempla le vaste espace herbeux qui entourait le Faucon, puis ajouta : Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de s’en faire pour l’environnement du lieu.
Elles essuyèrent méticuleusement le panneau d’accès à l’aide de tampons absorbants, puis Leia réactiva son micro.
— OK. Tout est clean. Tu peux refermer, maintenant.
Le panneau se remit en place dans un grincement et Yan demanda :
— Vous avez récolté combien de litres ?
Leia observa le contenu des seaux.
— Environ cent vingt ?
— C’est tout ? demanda Yan.
— Peut-être cent trente, dit-elle. Pas plus.
Elles purent presque entendre le soupir de déception de Yan à travers leurs écouteurs.
— Ça devrait faire l’affaire… Mais n’en renversez pas une goutte. On a besoin de tout le liquide.
— Enregistré. (Leia empoigna un seau des deux mains et se dirigea vers la rampe.) On ferait mieux de les amener un par…
Un son étouffé se fit entendre dans son dos. Elle se retourna pour voir que trois seaux étaient renversés aux pieds de la Twi’lek. Soit environ quatre-vingts litres de liquide de refroidissement destinés à l’hyperpropulsion en train de s’écouler sur le sol spongieux.
— Alema, non ! Qu’est-il arrivé ?
— Les poignées ont cédé, répondit Alema. Je suis…
La Twi’lek ouvrit de grands yeux et fit soudain une impressionnante roulade arrière en direction de la proue du Faucon. Une seconde plus tard, Meewalh et Cakhmaim surgirent d’un des conduits d’aération du vaisseau, tirant des éclairs avec leurs fusils blaster.
Fichu sens du danger Jedi.
Alema s’accroupit de nouveau, tout en tâtonnant son sabre laser avec ses mains gantées.
— Est-ce qu’ils l’ont chopée ? demanda Yan à travers les écouteurs.
Alema et Leia répondirent en chœur :
— Non !
Les Noghri accoururent à l’arrière du Faucon et ouvrirent le feu une nouvelle fois. Mais Alema s’était déjà camouflée derrière l’un des imposants trains d’atterrissage. Leia laissa tomber son seau et commença à tourner autour de la Twi’lek, tout en tâtant, elle aussi, le manche de son sabre laser avec ses mains gantées.
— Une minute ! s’écria Alema. Que se passe-t-il ici ?
— Tu as renversé le liquide, fit Yan à travers l’unité com.
— C’était un accident !
— Désolé, déesse, dit Yan. Mais la caméra extérieure a tout enregistré. Tu as volontairement cassé les poignées.
Les quatre seaux encore pleins se mirent à flotter dans l’air, avant de foncer en direction de Meewalh et Cakhmaim. Les Noghri les esquivèrent aisément, mais leur manœuvre laissa largement le temps à Alema d’ôter son casque et ses gants et de saisir son sabre laser.
Fichue télékinésie.
Leia retira, à son tour son casque et ses gants, puis elle empoigna son sabre laser et continua à avancer vers l’arrière du vaisseau. Bien qu’elle fût certaine que la Colonie était à l’origine de la traîtrise d’Alema, Leia ne pouvait s’empêcher de se sentir blessée, en colère et totalement perturbée. D’une certaine manière, la vulnérabilité de la Twi’lek constituait une sorte de trahison et Leia se demanda si Jaina s’était montrée aussi surprise que cela lorsqu’Alema avait exprimé le souhait de retourner à bord du Faucon. Ou pire encore, si sa propre fille était au courant du plan et qu’elle avait volontairement gardé le silence.
Alema regarda dans la direction de Leia, mais Cakhmaim et Meewalh étaient en train de se déployer sur les côtés, tout en continuant à tirer. La Twi’lek surgit de sa cachette et contra les salves de fusil blaster à l’aide de son sabre argenté.
— Mais pourquoi tu as fait ça ? Tu nous en veux personnellement, ou quoi ? s’écria Yan à travers les écouteurs.
— Nous vous l’avons dit, insista Alema. C’était un accident !
— Tu as filé un coup de pied dans deux seaux, fit Yan.
— Nous n’avions… pas le choix. (Alema se propulsa dans l’air, et tournoya au-dessus de Cakhmaim tout en esquivant les tirs de Meewalh.) Vous avez trahi la Colonie !
— Nous les avons trahis ? demanda Yan, interloqué. A ce que je sache, Saba est la seule à être à moitié morte. Et on ne peut pas dire que ce soit de notre faute !
— Vous voyez ? (Alema regagna le sol.) Vous accusez la Colonie ! Nous ne pouvons pas… (Elle para le tir de Cakhmaim qu’elle fit dériver en plein dans la poitrine de Meewalh.)… vous laisser monter le conseil des Maîtres contre nous !
Meewalh tomba à genoux mais elle continua à tirer. Leia s’accroupit sous la proue du Faucon, activa son sabre laser et lança l’offensive.
Alema ne daigna même pas se retourner. Elle se contenta de lever une jambe et de planter son pied recouvert de hazmat directement dans l’estomac de Leia, qui alla violemment percuter un train d’atterrissage. Puis elle para un deuxième éclair qu’elle fit dériver vers Meewalh, avant de se focaliser sur Cakhmaim.
— Ça se passe comment en bas ?
— Paaaasssss.. répondit Leia, qui essayait de faire revenir l’air dans ses poumons. Suuuupp…
— Si mal que ça ?
Voyant que son fusil blaster lui faisait plus de mal que de bien, Cakhmaim l’envoya balader et sortit son arme favorite, un gourdin en duracier rattaché par une corde à une petite faucille. Alema poursuivit son avancée beaucoup plus lentement, protégée par son sabre laser argenté.
Leia n’avait nullement l’intention d’engager un combat à mort. Mais elle n’avait pas non plus l’intention de végéter sur cette planète déserte. Elle pointa du doigt le seau qu’elle avait laissé au pied de la rampe et utilisa la Force pour le faire voler jusqu’à Alema. Puis elle pointa le fusil blaster de Cakhmaim et le lui envoya, lui aussi.
Mais à son grand dam, Alema parvint à esquiver les deux objets.
Puis ce fut au tour de Cakhmaim de se jeter sur la Twi’lek avec sa double arme redoutable. Tour à tour bondissante, sautillante et accroupie, Alema tenta de se défendre avec l’aide de son sabre grésillant. Dilemme, les réflexes de Cakhmaim étaient bien trop vifs pour elle. Chaque fois qu’elle tournait ses poignets pour contrer un assaut, il passait du gourdin à la faucille, et vice versa, et la frappait aux endroits qu’elle ne protégeait pas, la touchant droit dans les côtes, fouettant ses cuisses tout en la faisant reculer.
Yan s’exprimait toujours à travers l’unité com.
— Tiens bon, Leia. J’arrive… tout de suite !
Leia esquiva le train d’atterrissage et se rua sur Alema. Bien qu’elle souhaitât toujours capturer la Twi’lek vivante, elle savait reconnaître un combat mortel lorsqu’il s’annonçait. Elle fit deux nouveaux pas en avant et activa son sabre laser.
Alema n’eut d’autre opportunité que de s’agenouiller. Cakhmaim tournait toujours autour de la Twi’lek, fouettant les tendons de ses mains à l’aide de son gourdin. Son sabre laser se désactiva et tomba à ses pieds. Cakhmaim s’apprêtait à la frapper mortellement à la tempe mais au dernier moment, il croisa le regard de Leia et préféra opter pour un bon coup derrière l’oreille.
Alema profita de ce changement de stratégie, se tourna d’un coup et para l’attaque avec ses lekku. Tout en continuant à tourner, elle saisit le Noghri à la gorge avec sa main encore valide et se servit de la Force pour le faire basculer en arrière. La tête de Cakhmaim alla percuter la coque du Faucon et le Noghri s’écroula dans l’herbe marécageuse.
Leia frappa Alema à la tête avec le manche de son sabre laser, dans le but de la faire vaciller. La Twi’lek perdit l’équilibre et faillit tomber en avant. Leia leva le bras pour frapper de nouveau… et fut instantanément balayée par l’une des jambes de la Twi’lek.
Leia se cogna l’arrière de la tête si fort que sa vision se rétrécit. Malgré cet accro, elle tenta de reprendre ses esprits. Mais Alema était déjà debout, face à elle, sa main valide prête à réactiver son sabre.
Leia s’immergea dans la Force et tenta de faire voler l’arme au loin. Mais sa tête tournait et le sabre laser atterrit directement dans la main d’Alema. Avec les deux Noghri évanouis dans l’herbe, Leia se retrouvait toute seule. Et elle ne donnait pas cher de sa peau. Sa cheville commençait à l’élancer et elle n’était pas sûre de pouvoir se tenir debout.
— Yan ?
— J’arrive… dans cinq secondes.
Soudain, les yeux d’Alema s’assombrirent de façon menaçante et elle avança d’un pas en direction de Leia.
— Reposez votre arme, Princesse. Rien ne sert de nous battre. Sans le liquide de refroidissement… (La Twi’lek réalisa soudain combien elle s’était fait avoir.) J’ai compris, il vous en restait. C’était un piège !
Leia haussa les épaules et eut l’impression que sa tête allait éclater.
— Il fallait qu’on sache.
— Rien ne vous empêche de baisser votre arme, reprit Alema. Il vaudrait mieux pour vous que vous obéissiez.
— Vous avez raison sur un point, dit Leia. Il est inutile que nous nous battions. Je suis entrée en contact avec Luke à travers la Force.
Alema s’immobilisa à environ cinq pas de Leia.
— Et ?
— Et les Maîtres sont déjà au courant pour Saba, répondit Leia. (Elle avait cessé d’y voir flou, mais sa tête la lançait encore plus que sa cheville.) Selon eux, les Skywalker ont peut-être un passager clandestin à bord de l’Ombre. Et je crains qu’ils tiennent la Colonie pour responsable.
— Vous mentez.
— Vous êtes une Jedi, lui dit Leia. Vous devriez savoir que non.
Alema plissa les yeux et Leia put sentir la Twi’lek sonder son esprit.
— Si vous voulez vraiment que la Colonie gagne le soutien des Maîtres, vous devez vous rendre sur Ossus immédiatement et leur expliquer ce qu’il s’est vraiment passé, reprit Leia.
Alema activa son sabre laser.
— Vous ne vous ferez pas beaucoup d’amis en agissant de la sorte, observa Leia.
Alema haussa les épaules.
— Ça ne vous fait rien ? s’étonna Leia. Je croyais que vous aviez saboté le Faucon parce que… ?
Leia ne finit pas sa phrase, réalisant soudain combien elle s’était trompée. Alema n’avait aucune idée de pourquoi elle avait saboté le Faucon. Elle pensait protéger la Colonie. Mais elle n’avait fait qu’annuler ses chances de convaincre les Maîtres de l’aider… pourquoi ?
— Luke et Mara ! Ou… Ben ? (Leia sentit la colère lui envahir le cœur.) Espèce d’ingrate…
Alema fit un bon en avant.
Leia activa son sabre laser et contra la première attaque de la Twi’lek, puis elle se plongea au cœur de la Force et l’utilisa pour se redresser et reculer d’une bonne dizaine de pas. Alema se lança à sa poursuite quand un grand boum se répercuta à l’intérieur du Faucon. Yan continuait sa progression dans les couloirs du vaisseau.
Alema leva les yeux et Leia fut soudain prise d’un mouvement de panique.
— Yan, elle a compris ! s’écria-t-elle dans son casque. Elle regarde en direction des valves d’échappement du propulseur !
— Les valves d’échappement du propulseur ? répéta Yan. Arrête-la ! Si jamais elle y touche…
— Yan !
— Ouais ?
— Assez ! s’exclama Leia. Je te rappelle qu’Alema a des écouteurs, elle aussi.
— Nom d’un Bantha ! J’avais oublié… Arrête-la quand même !
Leia leva son sabre laser et partit à la charge. D’abord perplexe, Alema finit par pivoter et bloquer la parade de son adversaire.
Leia frappa violemment la jambe porteuse de la Twi’lek, l’obligeant à reculer, puis elle tenta de la frapper à la tête. Alema para l’assaut et fit un pas en avant, afin d’atteindre les valves d’échappement.
Leia attaqua de plus belle, collant son genou contre les côtes de la Twi’lek tout en évitant de regarder dans la direction des valves.
Alema prit Leia par surprise en lui assenant un violent coup de pied dans les tibias qui l’envoya valser, tête la première, à quelques centimètres seulement d’une flaque de liquide de refroidissement.
La voix paniquée de Yan grésilla dans son casque.
— Leia ! Il faut à tout prix que tu l’arrêtes !
Leia leva les yeux pour voir Alema qui s’approchait dangereusement des valves. Elle bloqua son sabre en position activée, puis s’agenouilla et jeta son arme sur l’épaule de la Twi’lek.
Alema esquiva le sabre. Mais celui-ci vint percuter la trappe qui enfermait le compartiment des valves. La trappe céda et assomma la Twi’lek qui s’effondra dans l’herbe mouillée.
Pendant que Leia se redressait et qu’elle commençait à courir en direction d’Alema pour vérifier qu’elle était bien hors d’état de nuire, C-3PO apparut dans l’élévateur de la soute arrière, équipé d’un hypo rempli de tranquillisants.
— Bien joué, Maîtresse Leia ! s’exclama le droïd. Le Capitaine Solo a dit que…
— Donne-moi ça ! (Leia lui arracha le hypo des mains et s’agenouilla à côté de la Twi’lek pour lui faire une injection… et faillit s’évanouir, tiraillée par une terrible douleur à la jambe.) Nom d’un rancor ! Il va vraiment falloir que je m’entraîne davantage…